"Dieu envoie à la tête de chaque siècle quelqu’un pour raffermir les humains dans leur religion"
De ce Hadith , apparaît clairement la nécessité des missions revivificatrices que DIEU confie à des vertueux, des serviteurs ayant fait leurs preuves dans la préservation de la Coutume Sacrée du Prophète (Paix et Saut sur Lui). Ces envoyés (Mursal) restent les garants de la Religion de DIEU et sont disposés à faire parvenir à lui tous les engagés spirituels qui leur font confiance .
Cheikh Abdoul Ahad MBACKE, troisième khalif du Mouridisme (de 1968 à 1989) nous explique cette question dans l’un de ses sermons "je voudrais que vous soyez convaincus qu’il ne vous suffit point d’entendre le Coran affirmer : "Nous n’avons envoyé de messager que dans la langue de son peuple" (S14 V4) pour penser que c’est en faisant allusion strictement à un prophète que le Coran parle ainsi. Un prophète est par définition un Apôtre- Envoyé (Nabiyyun Mursal) et de ce statut, l’Envoyé de DIEU Rasûla-lah est le dernier maillon de la chaîne. Néanmoins un messager en soi n’est en aucun moment absent (sur Terre).Car le tribun qui, en annonçant un discours, tout le public s’immobilise pour l’écouter est un messager pour ses auditeurs, il est envoyé auprès de son assistance
( Sermon lendemain Grand Magal de Touba le 12 octobre 1987)
De l’ensemble des" Mursal "qui n’ont eu d’autres fonctions que de servir le Prophète (Paix et Salut sur Lui), la Providence allait nous gratifier d’un serviteur aux mérites exceptionnels. Ce qui fait la particularité de son statut, c’est surtout la noblesse de sa mission que le Prophète lui même avait prédite dans sa déclaration eschatologique très célèbre :
( Sermon lendemain Grand Magal de Touba le 12 octobre 1987)
De l’ensemble des" Mursal "qui n’ont eu d’autres fonctions que de servir le Prophète (Paix et Salut sur Lui), la Providence allait nous gratifier d’un serviteur aux mérites exceptionnels. Ce qui fait la particularité de son statut, c’est surtout la noblesse de sa mission que le Prophète lui même avait prédite dans sa déclaration eschatologique très célèbre :
طوبى لمن بلغ المأئة الرابعة بعد الألف
صدق الرسول الله صلى الله عليه وسلم
« Bonheur à ceux-là qui atteindront le 14 ème Centenaire de notre ère »
La Parole du Prophète (Paix et Saut sur Lui) est véridique.
Les enjeux de cette déclaration sont multiples. Au delà du cycle de cent ans avec lequel il coïncide, s’ajoute un autre très important : c’est la précision de la date qui fait que toutes les conditions de vérification et d’explication se conjuguent en la Personne de Khâdimu-r- Rasûl Cheikh Ahmadou Bamba.
Il est vrai que nul ne l’a revendiqué avant lui et qu’après lui nul ne l’a encore revendiqué, mais ses déclarations et ses actions allaient davantage nous édifier sur ce qui fait de lui le détenteur incontesté de cette vérité mystérieuse.
A la lumière de la déclaration qu’il fit dans la foulée de l’engagement, se trouvent les prémices de son appropriation de cette vérité qui ne laissait plus aucun doute aux yeux des initiés comme à la face des gens imbues de la providence Divine. "D’emblée, le Serviteur commence son propos en renouvelant allégeance à DIEU à qui revient la PRIMAUTE (Qidam)."
Il a décrété en mission en l’an 1313 H. (1895) ce qui , dans son cœur fut déjà son ambition en 1301 H. (1883).
Ces deux vers signifient que, ce par quoi commence ce Serviteur est le fait de signer un Pacte d’allégeance avec DIEU qui est LE TRES- HAUT LE PRIMORDIAL qui accorde la précellence à qui Il veut et qui a rendu publique son investiture à la charge du Serviteur de l’Envoyé de DIEU. (Que la Paix la Bénédiction et le Salut de DIEU LE TRES HAUT soient sur Lui sur sa famille et ses Compagnons.) en 1313 de l’hégire du Prophéte (sur lui la paix et le salut de DIEU) alors que son ambition était déjà dans son coeur en l’an 1301 de l’hégire du Prophéte (Paix et Saut sur Lui) »
Ces propos du Serviteur de l’Elu le plus pur Al Muçtafa (Khâdimal Muçtafâ ) Cheikh Ahmadou Bamba sont clairement expliqués par son auteur même qui en a donné le commentaire sus mentionné. En effet le Pacte d’Allégeance avec le Prophète et la soumission à son Seigneur ont été une constante dans la démarche du Serviteur. De tout temps, dans toutes les circonstances, l’effet de sa position fut sans compromis et la manière de la dire n’est qu’une confirmation supplémentaire . Dans son Panégyrique "Mîmiya" qui est une rime anonyme en mîm un excellent poème de métre Basît, il confirme cette position, témoignant d’un attachement indéfectible à DIEU et à son Envoyé (Paix et Saut sur Lui).
J’ai totalement disposé mon intégralité à un SEIGNEUR sans pareil de connivence avec Celui (le Prophète) dont l’amour est scellé dans mon coeur
Je me suis totalement soumis à un SEIGNEUR sans égal de connivence avec Celui dont la voie est exempte de corruption
Je me suis totalement abandonné à un SEIGNEUR qui se passe de tout secours, de connivence avec Celui dont la confession est l’Islam depuis toujours
Je me suis totalement remis à un SEIGNEUR sans commencement, de connivence avec Celui qui est devenu pour moi une protection et un appui
Je me suis totalement voué à un SEIGNEUR trop Grand pour enfanter de connivence avec Celui dont le panégyrique me procure l’impéccabilité
Je me suis totalement destiné à un SEIGNEUR au desssus d’un motif de connivence avec Celui dont la sollicitude à mon égard m’a attiré les bienfaits
Je me suis totalement fié à un SEIGNEUR Trop Haut pour avoir un exemple de connivence avec Celui qui est exempt de tous les défauts
Je me suis totalement abandonné aux soins du MAÎTRE des mondes de connivence avec Celui qui s’est montré fier de mon service devant les Grands et leur suite
Je me suis totalement dévoué à l’Eternel de connivence avec notre plus Louangé (Ahmad) le Flambeau des générations présentes, futures et passées
Je me suis totalement consacré au Durable qui a matérialisé mes voeux de connivence avec Celui qui a définitivement suprimé le mal
Je me suis totalement dévolu aux soins d’un GUIDE qui ma octroyé la bonne guidée de connivence avec Celui qui ma apporté du lait et de la viande
(Mîmiya Vers 11 à 21)
C’est à partir de 1301 de l’Hégire que l’Elu l’engagea dans son service officiellement ; mais ce choix est fait en référence à sa ferveur, mais aussi et surtout à sa très haute ambition dans la quête d’une place de choix dans la sphère des Hommes de DIEU (Rijâlul-lâh).
Cette ferveur qui avait permis de déceler en lui tous les signes des hommes vertueux avait pour nom : ascétisme, abandon confiant à DIEU, conduite des croyants entre autres et un renoncement sans précédent au bas-monde et à ses avantages.
Dans une société certes Islamique de souche et de civilisation, les assauts conjugués d’une "Jâhiliya locale" et ceux d’une politique assimilationniste dans les valeurs chrétiennes de la France allaient déboussoler plus d’un fidèle. Les pratiques innovatrices et blâmables prenaient le dessus sur l’ enseignement pur de l’Islam ; ce qui du reste, était aggravé par l’absence d’un guide charismatique pouvant éclairer les muslmans et les assister dans leur culte, malgré l’existance de foyers d’enseignement ainsi que la présence de porteurs du Coran (Hâfîz) et de doctes (jurisconsulte).
Dans cet abandon de la science, le Cheikh Ahmad Ben Mouhammad Ben Habîbal-lâh Al Mbakiyyu Serviteur du Prophète a apporté la solution dans une impressionante production littéraire embrassant la totalité des domaines des sciences religieuses. Les ouvrages en question étaient victimes de l’ancienneté ;il sagissait de productions littéraires millenaires si elles n’étaient pas pluricentenaires. Cette ancienneté a eu comme première conséquence une rareté qui les a rendues presque introuvables. Cette situation a été surtout aggravée par la politique coloniale de la France qui consistera à la restriction ou à l’interdiction systématique d’importation d’ouvrages de sciences religieuses surtout théologiques.
A ces difficultés de toutes sortes allait se conjuguer une autre des plus dangereuses : la Paresse et l’hésitation des musulmans devant le volume de ces ouvrages et le temps que demande leur assimilation. Le danger est on ne peut plus alarmant car affectant un domaine essentiel :la conviction
Le Cheikh a d’abord, dans sa revivification des sciences religieuses , entrepris un vaste programme de réhabilitation des ouvrages anciens , introuvables ou même trop volumineux pour être accessibles . Ils’agit d’ ouvrages en prose qu’il a versifiés de façon accéssible et agréable, facilitant ainsi leur mémorisation et leur compréhension.Comme il l’explique dans son ouvrage : Les Itinéraires du Paradis (Masâlikul Jinân)
"Leurs ouvrages à cause de leur étendue démesurée(ou de leur ancienneté ) ont été abandonnés par la plupart des lecteurs de cette génération"
C’est ainsi qu’il reprendra l’ouvrage de Al Akhdari ,un traité de jurisprudence sous le titre de "Jawharun-Nafîs"(Le joyaux Précieux), un traité de théologie (Tawhîd) "Ummul Barâhîn" (la Source des preuves) de l’Imam As Sannusi est reprise sous le titre de "Mawâhibul Quddûs"(Les Dons du TRES SAINT).
Cette importante entreprise en faveur de l’Islam et pour le bonheur de la communauté de l’Elu (paix et salut sur lui ), loin d’être un bénévolat , est une recommandation de DIEU. Dans le Viatique des Adolescents (Tazawwud Aç Cighâr) au vers 306, le Cheikh affirme :
"Sa composition m’a été ordonnée par DIEU qui est l’AUTORITE SUPREME et point il ne dirige vers moi ce qui cause du chagrin"
Dans cette inestimable production religieuse , se singularise un ouvrage qui, à lui seul, résume le contenu du message que le Cheikh a livré à l’adresse des fils d’Adam : les Itinéraires du Paradis ( Masâlik-al-Jinân) dont il affirme dans l’introduction :
J’ai fait un ouvrage contenant le remède de tout homme dont la passion mondaine a terni le coeur et l’a rendu spirituellement malade
ce livre en vers abonnit l’état de tout débutant et même celui de l’expérimenté qui n’est pas jaloux" (vers 27 et 28)
Toujours dans le même ouvrage il poursuit :
"Dans cet ouvrage, j’ai vivifié ce que les gens dans leur sommeil d’ignorance avaient rendu lettre morte" (vers 32) .
Ce vers à lui seul suffit de témoignage de son statut de censeur et "d’authentificateur" dans la voie du plus savant des savants (Bahrul Buhûr) l’Envoyé de DIEU Mouhammadu Rasûlul Lah.
Dans son ouvrage Maghâlighun- Nirân wa Mafâtihul jinân (les verrous de l’Enfer et les clefs du Paradis ), le Cheikh fait la mise en garde suivante : "Celui qui a acquis la science et ne l’applique pas ,celui -là est un âne chargé" (vers 27)
En pratiquant fervent, il s’est hissé en un modèle parfait, devenant un flambeau dans les ténèbres, attirant par son action et ses comportements tous les engagés à la recherche de la Voie Droite (çirâtal Mustaqîm) La méthode la plus efficace employée par les Prophètes envoyés sur terre pour réussir leur mission, était de se parer des vertus qu’ils voulaient inculquer aux hommes, d’obéir aux prescriptions auxquelles ils invitaient leurs peuples.
Ils ont tous épousé une conduite qui servait aux croyants de référence , même en l’absence de livre. Répondant à la question de savoir qu’elle était le caractère du messager de DIEU, la mère des croyants Sayyidatunâ Aïcha dit :" Son caratère, c’est le Coran". Et pourtant , c’est un "Nabyyun ummiy",il ne savait ni lire ni écrire .
Dans les traces de son Prophète bien-aimé , Khâdimu-r-Rasûl fut le dépositaire inaliénable des enseignements que celui-ci véhiculait. Il était à l’écart de toutes les pratiques mondaines, se suffisant DIEU et se consacrant exclusivement àLUI. Son renoncement au bas-monde fut sans précédent, malgré les sollicitations multiples, les intimidations et les tentaives de corruption des sultants ou de leurs émissaires , face aux avantages que ceux-ci lui proposaient.
Son attitude face à ce bas-monde futile et périssable se trouve dans cette déclaration qu’il fit :
"Jadis, le bas-monde s’est tourné vers moi, je l’ai vendu et le carcan s’est départi de moi,
alors il me tourna le dos et point je n’ai eu recours à lui ,sachant qu’il est la demeure obscure des ténèbres
ensuite il est revenu s’offrir à moi, mais quant à moi, je me suis tourné vers DIEU qui pérennise mes faveurs
(Cf." Munawwiru-ç-çudur" l’illumination des coueurs vers45 à 47)
(Cf." Munawwiru-ç-çudur" l’illumination des coueurs vers45 à 47)
Cette position a été une constante chez lui ; et l’occasion de le démontrer lui sera offerte lorsqu’il déclina publiquement l’offre d’un poste de conseiller du roi du Cayor. Cela scandalisera plus d’un.Ce fut à la suite du rappel à DIEU de son père en 1300h.(1882) . Les uns le traitaient de tous les noms , allant même jusqu’à le classer parmi les déséquilibrés, tellement sa hauteur de vue et ses ambitions spirituelles étaient en avance sur les gens de son époque ,à commencer par les sommités de la science et les maîres de la gnose.
"Penche vers les portes des sultans m’ont -ils dit afin d’obtenir des dons qui te suffiraient pour toujours
"DIEU me suffit ai-je répondu et rien ne me satisfait si ce ne sont la religion et la science "
Ce réquisitoire sévère qui révéle en même temps une identificaton de la personnalité montre que sa détermination dans la quête de l’agrément de DIEU et de Son Envoyé (Paix et Saut sur Lui) est sans complaisance.Il se termine par ces vers on ne peut plus explicites :
"Ô toi qui me blâmes ! n’abuse pas outre mesure ; cesse de me blâmer car mon renoncement au bas-monde ne m’afflige guère
Donc si mon seul défaut est mon rejet des biens des roitelets, cela est un précieux défaut qui ne me déshonore point"
Cet exemple est un, parmi tant de péripéties, d’abnégation, d’examens spirituels réussis avec succès, et qui allaient conférer à Cheikh Ahmadou Bamba un cursus hors du commun . Ces preuves assez suffisantes, assez convaincantes, ont décidé le Maître de la Mission Apostolique de l’engager à son Service .C’est une requête que l’Elu (Paix et Saut sur Lui) adressera à Son SEIGNEUR qui l’accepta ; Le Cheikh nous le confirme :
"L’Envoyé de DIEU a sollicité auprés de DIEU que je sois son Serviteur tout en restant l’ esclave de DIEU"
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