Le Gàmmu est la commémoration de la naissance du Prophète Mouhammad Paix et Salut sur lui dans la 12e nuit du 3e mois du calendrier musulman (gàmmu en wolof, rabî’ al- awwal en arabe).
Si la grande majorité des musulmans du monde entier font le gàmmu, d’autres musulmans, notamment ceux qui appartiennent au courant de pensée dit salafite, le considèrent comme un bidaa (hérésie) pour la simple raison que le Prophète –Paix et Salut sur lui- et ses compagnons ne l’ont pas fait.
Cheikh Ahmadou Bamba, à l’instar de tous les fondateurs des confréries soufies, fait partie de ceux qui font le gàmmu. Il a indiqué lui-même avoir commencé à le faire en 1301 de l’Hégire (vers 1883)
J’ai commémoré la naissance du Prophète depuis 1301 de l’Hégire
Et Il [Allah] m’a apporté au-delà des espérances en 1343 de l’Hégire [vers 1924]
Revenons à l’argument des détracteurs du gàmmu pour voir s’il tient sur des bases solides. Pour ce faire, nous précisons d’abord que bidaa n’est pas synonyme de tout ce que le Prophète –Paix et Salut sur lui- et ses compagnons n’ont pas fait.
En réalité, bidaa se manifeste sous deux aspects:
1- un acte de piété (jaamu Yàlla) qui est inventé par une ou plusieurs personnes et que le Prophète –Paix et Salut sur lui- n’a jamais fait.
2- un acte de piété accompli par une ou plusieurs personnes d’une manière différente de celle enseignée par le Prophète –Paix et Salut sur lui.
En effet, les actes de piétés obligatoires (les cinq prières, la zakât, le jeûne du ramadan, le pèlerinage à la Mecque, etc.) sont régis dans le Coran et dans la Sunna avec précision de normes liées au moment, au lieu et à la quantité. Pour ces actes de piété, toute modification délibérée dans ces critères est considérée comme bidaa.
En revanche, concernant les actes de piété non obligatoires (l’aumône, la mention des noms et des attributs de Dieu = tudd Yàlla, etc.), le Coran et la Sunna y ont exhorté les musulmans tout en leur laissant la liberté de choisir le moment, le lieu et la quantité. Pour ces actes de piétés, un musulman ou un groupe de musulmans a le plein droit de choisir le moment, le lieu et la quantité selon sa disponibilité et ses convenances.
En conclusion, faire le gàmmu en respectant les recommandations des guides religieux comme Cheikh Ahmadou Bamba n’est, à notre avis, qu’une forme d’usage d’une prérogative que Dieu a accordée aux musulmans concernant les actes de piété non obligatoires.

Cheikhouna MBACKE Abdoul Wadoud
cheikhouna@yahoo.fr

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