Sa vie fut fruste et frugale. Il a toujours habité dans des cases en chaume, sans aucun confort personnel. Pourtant il disposait d’énormes richesse qui provenaient des nombreux dons des talibés et de ses exploitations agricoles.
Mais tous ces biens étaient tenus à la disposition de Cheikh Ahmadou Bamba et de sa famille, et des nécessiteux qui sollicitaient souvent son grand cœur. Il y avait certes de beaux lits, de grand prix et en grande quantité, dans ses demeures, mais ils servaient plutôt à honorer les exemplaires du Saint Coran, de Sciences religieuses et les écrits de son maître. Quant à lui, il se contentait d’une simple natte, qu’au demeurant, il considérait comme déjà trop luxueuse.
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Sa nourriture était des plus simples et il mangeait très peu. Il n’a jamais voulu, à ce propos, bénéficier de régime de faveur. En conséquence il mangeait, assis à terre comme tout le monde, et dans le même plat que ses disciples.
Voilà donc un homme tellement détaché des biens terrestres que son fils aîné et premier khalife, Serigne Mouhamadou Awa Balla MBACKE, a rapporté qu’un jour, il l’a contraint, lui et ses compagnons, à stopper la construction d’une maison qu’il leur avait commandée. Pour quelle raison ? Simplement parce qu’on avait pensé bien faire en utilisant du ciment pour consolider les fondations et pour préserver les poteaux en bois de la corrosion de la terre et des insectes. Mame Thierno n’a vu dans l’utilisation de ce matériau qu’un attachement trop prononcé aux commodités périssables de ce bas monde éphémère, qui en aucun cas, ne doivent ralentir la marche de l’homme vers la quête des félicités éternelles de l’au delà.
Mame Thierno ne parlait jamais inutilement et aucune futilité ne pouvait retenir son attention. Jamais il ne disait du mal de quelqu’un. Un profond anéantissement dans la volonté de Dieu lui avait donné l’habitude, en toute circonstance, de rendre grâce au Créateur. Ainsi, qu’on lui apprenne un événement heureux ou qu’on lui annonce la plus noire catastrophe, c’était pareil pour lui et son commentaire était invariablement : Al hamdoulilâhi ! (Nous rendons grâce à DIEU).

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