S Bass Habibou




Le projet de loi est relatif aux ‘’conditions d’ouverture et de contrôle des daaras’’, a-t-il précisé, annonçant également un projet de décret portant ‘’sur les conditions de reconnaissance et les modalités d’attribution des subventions et appuis aux daaras’’.

Un autre projet de loi sur les conditions et titres exigibles aux directeurs et aux personnels enseignants sera également voté par les députés. 

Il est également prévu un décret concernant ‘’l’organisation et le fonctionnement du conseil consultatif des daaras, qui sera au niveau du ministère de l’Education et qui sera chargé de la mise en œuvre’’.
Quand l’incendie de la Médina s’est déclaré il y a un an, il a levé le coin du voile sur  les conditions de vie des pensionnaires de certains daaras. L’Etat optera pour une mesure forte, il se rendra tout suite compte de la difficulté d’interdire la mendicité. Il change alors de fusil d’épaule et mise sur le soutien des bons élèves pour mieux châtier les mauvais. Des sentiers ont été certes mis en œuvre bien avant le drame, mais celui-ci a porté un coup d’accélérateur à une politique exécutée à une vitesse trop lente.
En guise d’exemple, un projet de construction de 64 daaras modernes appelé Pamod (Projet d’appui à la modernisation des daaras) et financé par la Banque islamique de développement (BID) était en cours depuis 2009. Jusqu’en 2013, rien de concret n’en était sorti. 
Le chef de la division communication et partenariat à l’inspection des daaras, Mamadou Basse, assure que les choses vont plus vite maintenant. Les terrains sont déjà identifiés à travers les 7 régions ciblées (Kaolack, Kaffrine, Kolda, Fatick, Diourbel, Louga et Matam) et que les constructions des locaux auront lieu en 2014.
Prétextant certaines défaillances notées dans le fonctionnement des « daaras » du Sénégal, l’Etat a décidé de faire voter un projet de loi. Ces défaillances sont entre autres, un environnement précaire marqué par l’insécurité physique et sanitaire des enfants,la multiplicité des curricula, la prolifération incontrôlée de « daaras », l’augmentation de la mendicité et des situations de maltraitance des enfants, un contexte international marqué par la montée des extrémismes.
Dans le projet de loi, il est proposé entre autres solutions, de redéfinir la notion de « daara » en le libellant ainsi : « Est un « daara » toute institution islamique qui scolarise des apprenants âgés de 5 à 18 ans pour la mémorisation du Coran et l’éducation religieuse », non sans signaler que le « daara » aura désormais pour objectif, d’assurer aux apprenants l’acquisition des compétences de base du cycle élémentaire.
La scolarité telle qu’elle est dessinée, dure désormais huit ans et se déroule en trois étapes :
 – une première étape de trois ans, consacrée à la mémorisation du Coran;
 – une deuxième étape de deux ans, alliant mémorisation du Coran et programme des classes de Cours d’Initiation (CI), de Cours préparatoire (CP) et de Cours élémentaire-première année (CE1).
   - une troisième étape de trois ans, réservée au programme des classes de Cours élémentaire deuxième année (CE2), de Cours moyen-première année (CM1) et de Cours moyen-deuxième année (CM2).
L’innovation telle qu’elle est présentée par le projet de loi, a irrité l’ensemble des maîtres coraniques qui estiment que la volonté de l’Etat du Sénégal est de chercher à faire disparaître les « daaras ». El Fallou Ndiaye Cheikh Ndindy, parlant au nom de ses pairs, se proposera de décrier le projet qui veut aliéner les écoles coraniques. Le moral au raz des pâquerettes, ils promettent d’user de tous les moyens légaux, dont le Coran principalement, pour combattre toute tentative de valider ce projet.
Les maîtres coraniques de démentir tout soutien du Khalife Général des Mourides au ministre Serigne Mbaye Thiam, estimant que ce dernier ne lui a jamais expliqué l’ensemble des contours de son texte. « Nous affirmons que le Khalife est avec nous dans ce combat que nous menons. » ont déclaré ces derniers...

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