L’un des aspects les plus étonnants de la méthode de Serigne Touba consiste dans la manière avec laquelle il transpose les réalités célestes vers les réalités terrestres. C’est sans doute cet aspect de l’œuvre de Serigne Touba qui a découragé un certains nombre de ceux qui ont tenté de saisir sa pensée globalement. C’est dans l’optique de cette transposition qu’il a donné le nom de Touba à sa cité ( 1888). Le tâ ( arabe) de Touba , rappelle le moment où Touba est enveloppé de la Miséricorde de Dieu. La wâw (arabe) est le wâw, lorsque Dieu l’a marqué de Son signe ( wasamtu). La bâ (arabe) est le bâ de la bonté ( birr), de la bénédiction ( bonté) et de la splendeur ( bahâ’). Le yâ est le yâ de yad ( la main) , c’est-à-dire : de la Main de Dieu qu’il l’a planté ( le livre de la profondeur des choses, Gobillot).
En effet, ce Paradis est d’abord et avant tout un jardin clos où la nature généreuse fournit en abondance l’eau, de l’ombre, des fruits, des fleurs et abrite une faune prospère. Au centre du jardin, se place Touba, l’arbre de vie et de la miséricorde. Touba se place presque au centre du Sénégal équidistant entre le nord et le sud du Sénégal. Les références à l’eau, la lumière, la compassion, la miséricorde, la beauté dans Matlabul Fawzayni ( La quête du Bonheur des deux mondes) évoquent sans doute les réalités vivantes du Paradis. L’eau coulant dans Touba est comparable aux fleuves coulant au Paradis. Les références d’une terre d’abondance où s’épanouit une société heureuse dans Matlabul Fawzayni (La quête du Bonheur des deux mondes) évoquent sans doute les jardins paradisiaques. Cette élaboration de Touba allant dans le sens d’un mouvement de remontée vers le Paradis constitue le point formidable de la dimension céleste de Touba. C’est pourquoi le Paradis semble être une dimension importante de Touba. Mais ce Paradis s’est ouvert à un monde de profonds bouleversements. Alors, Touba n’est-il pas devenu un paradis perdu ?
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